Notre bilan carbone

Après avoir défini un périmètre et une méthodologie, la Flotte océanographique française a, pour la première fois, quantifié les émissions de gaz à effet de serre des activités associées à la récolte en mer de données océanographiques. Pour l’année 2022, son empreinte carbone est évaluée à environ 43 000 tonnes équivalent CO2.

L’Ifremer et Genavir s’y étaient attelés en 2021. La Flotte océanographique française a entrepris en 2023 de mesurer les émissions de gaz à effet de serre de ses activités. Jusqu’ici seule la consommation en carburant était intégrée au calcul.

Cette démarche a nécessité, dans un premier temps, de délimiter un périmètre.

"En l’absence de méthodologie officielle pour mesurer l’impact d’une flotte océanographique, nous nous sommes saisis du sujet pour définir notre propre approche"

Marie-Hélène Bazin, cellule Responsabilité sociétale des entreprises de l’Ifremer

Quatre phases ont ainsi été identifiées. La première concerne le support à l’activité de l’infrastructure et inclut la conception et la programmation des campagnes assurées par la direction de la Flotte océanographique. Vient ensuite la phase de maintenance et de préparation au départ, qui regroupe les achats, les déplacements des personnels vers les lieux d’embarquement et le fret de matériel. Troisième étape, centrale : la campagne elle-même, qui intègre la consommation des navires et la vie à bord. Enfin reste le retour à terre et la démobilisation, qui comprend les déchets débarqués, le fret aval, le retour des personnels ainsi que le stockage des données.

À l’issue de cette étude minutieuse et aussi complète que possible, l’empreinte carbone de la Flotte océanographique française a été évaluée à 42 905 tCO2e pour l’année 2022. Sans surprise, c’est au carburant qu’incombe la responsabilité d’une grande part des émissions de gaz à effet de serre, 30 136 tCO2e précisément. Les achats - équipement, maintenance, services - ont également une forte empreinte carbone.

« Cela permet d’objectiver certaines idées reçues. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, par exemple, le stockage des données n’émet qu’une centaine de tonnes de CO2. En revanche, les déchets débarqués produisent plus de 1000 tonnes », précise Maximilien Simon, adjoint au directeur de la Flotte océanographique française.

Ce premier bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Flotte océanographique française permet d’établir une valeur de référence. Mais une marge de progression existe. Certaines activités mériteraient une analyse plus fine, comme le déplacement des scientifiques par exemple. Des données supplémentaires, concernant le Marion Dufresne notamment, pourraient également intégrées à l’avenir. Pour autant, ces pistes d’amélioration ne devraient pas bouleverser les grands ordres de grandeur.

 

>> Accéder au Bilan GES 2022 de la Flotte océanographique française