Acoustique environnementale
La question des risques sonores pour la faune marine a pris une ampleur considérable ces dernières années. Les campagnes océanographiques mettent très régulièrement en œuvre des systèmes acoustiques et des sonars et, ainsi, la Flotte est directement concernée par cette question.
Pour apporter une réponse crédible aux nombreuses sollicitations dans le domaine de l’acoustique environnementale, un groupe a été créé avec notamment une composante « biologie marine » grâce à une étroite collaboration avec l’université de La Rochelle. Ainsi, depuis 2005, le service ASTI (Acoustique sous-marine et Traitement de l’Information) de la Direction de la Flotte océanographique contribue à de nombreuses actions et expertises en acoustique environnementale.
Devant l’absence de réglementation dans de nombreux pays, un premier protocole de mitigation (d’atténuation) des émissions sismiques a été défini en 2011, mis à jour en 2013, puis en 2016 et 2018, et complété par l’étude de l’impact sonore potentiel de tous les systèmes acoustiques de l’Ifremer.
Des analyses des risques sonores qui accompagnent les demandes d’autorisation des campagnes impliquant des émissions sonores, activité impliquant une maîtrise des réglementations locales, nationales et internationales, sont régulièrement faites. Les mesures de protection préconisées ont été appliquées à bord des navires lors d’une vingtaine de campagnes océanographiques. Dans ce cadre, nous sommes en relation avec les autorités et acteurs locaux, les gestionnaires des parcs et sanctuaires marins (Agoa aux Antilles Françaises, Pelagos en Méditerranée, Corail en Nouvelle-Calédonie) et certaines ONG.
L’équipe assure également une veille scientifique sur les seuils de risque pour les mammifères marins, tortues et poissons, les impacts comportementaux, les données statistiques sur les populations de mammifères marins dans les principales zones de travail de l’Ifremer. De plus en plus de pays imposent l’utilisation d’un système d’écoute PAM (Passive Acoustic Monitoring) visant à détecter, identifier et localiser les mammifères marins à partir de leurs émissions sonores. L’Ifremer opère et maintient en conditions opérationnelles un système performant de ce type depuis 2013.
L’Ifremer est donc impliqué à plusieurs niveaux sur la problématique des impacts sur la faune marine liés aux activités sonores anthropiques (principalement Sonar). Dans ce cadre, le service ASTI collabore avec des instituts de recherches comme la NOAA aux États-Unis, le NIWA en Nouvelle-Zélande, et les universités du New Hampshire et de La Rochelle.