Géosciences marines

La dernière campagne française à laquelle Milena Marjanović, chercheuse CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris, a participé, s’est déroulée au large des Açores en mai et juin 2022. À bord du Pourquoi pas ?, une équipe internationale de vingt-et-un scientifiques s’est employée à cartographier le massif Rainbow, situé sur la dorsale médio-atlantique. Objectif de cette mission baptisée Arc-En-Sub : affiner la connaissance de la tectonique de cette zone et mieux comprendre le fonctionnement des systèmes hydrothermaux.

 « J’ai apprécié le caractère interdisciplinaire de cette campagne », se souvient Milena Marjanović. C’est également cette complémentarité qui fait la richesse du groupe de travail « Géosciences marines » qu’elle anime, dans le cadre de la démarche « Imaginons la Flotte océanographique française à l’horizon 2035 ».

 

"En géosciences marines, et particulièrement lorsqu’il s’agit de récolter des données sismiques, nous avons besoin d’être à bord des bateaux. Mais nous pouvons, à distance, faire le lien avec des collègues d’autres spécialités restés à terre."

Milena Marjanović, chercheuse CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris

Concernant l’objectif de décarbonation, la géophysicienne demeure prudente : « Il ne s’agit pas de sacrifier nos recherches. Mais il y a sans doute des points à optimiser. » Elle cite notamment la piste de rendre obligatoire la valorisation scientifique des transits ou de généraliser les appels à projets pour exploiter des données déjà acquises. « Nous proposons également la mise en place d’une cartographie qui présenterait le positionnement des bateaux dans les mois et les années à venir, en fonction des campagnes validées. Ce qui permettrait à la communauté de proposer des projets dans ces secteurs ».

Au sujet de la téléscience, Milena Marjanović est partagée : « En géosciences marines, et particulièrement lorsqu’il s’agit de récolter des données sismiques, nous avons besoin d’être à bord des bateaux. Mais nous pouvons, à distance, faire le lien avec des collègues d’autres spécialités restés à terre ».

Si les échanges du groupe de travail se sont concentrés sur la nécessité de réduire l’impact de la recherche océanographique, ils ont également mis en lumière un souhait commun, d’ordre plus général. « Nous aimerions pouvoir accélérer la procédure d’organisation d’une campagne, en cas d’événements exceptionnels, comme un tremblement de terre ou l’éruption d’un volcan sous-marin », conclut Milena Marjanović.