À quoi ressemblera la Flotte océanographique française à l’horizon 2035 ?
La communauté française des sciences marines se retrouve à Brest du 29 au 31 janvier 2024, à l’invitation de l’Ifremer, pour imaginer la Flotte océanographique française à l'horizon 2035. Cette réflexion collective élaborera des scénarios stratégiques, opérationnels et technologiques. Elle a débuté en mars 2023 et s’achèvera à l’été 2024. Une nécessaire (r)évolution est en cours.
Face aux grandes crises environnementales, les flottes océanographiques sont confrontées à deux défis majeurs. D’une part, il faut continuer de repousser les frontières de la connaissance dans les mers et les océans, encore trop peu connus. D’autre part, ces infrastructures dont le fonctionnement repose actuellement sur les énergies fossiles doivent se réinventer pour réduire rapidement leurs émissions de gaz à effet de serre. Infrastructure de recherche nationale constituée de dix-sept navires et de six engins sous-marins, la Flotte océanographique française, l’une des cinq plus importantes au monde, entame sa métamorphose.
Diminuer de 40% le bilan carbone à l’horizon 2035
Lancée en mars 2023, la réflexion collective « Imaginons la Flotte océanographique française à l'horizon 2035 » doit aboutir à l’élaboration de nouveaux scénarios de renouvellement des moyens océanographiques d’ici l’été 2024. Trois des quatre navires hauturiers et trois des cinq navires côtiers doivent être remplacés entre 2029 et 2035. Ces moyens servent des communautés scientifiques sensibilisées à l’impact environnemental de leurs travaux. Ainsi, la démarche s’inscrit dans la volonté de décarboner l’activité de la Flotte océanographique française.
« Pour atteindre l’objectif de diminution de 40 % de notre bilan d’émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2035, les seules solutions technologiques ne suffiront pas. Nous devons aussi réfléchir à une façon différente de travailler à toutes les étapes du processus, de la conception des projets scientifiques et leurs méthodologies, jusqu’aux opérations à la mer. Les scientifiques utilisateurs de la Flotte océanographique française sont donc au cœur de cette démarche. »
Olivier Lefort, Directeur de la Flotte océanographique française
La Flotte océanographique française et la communauté scientifique marine travaillent sur trois axes :
- La réponse aux attentes des chercheurs : quels seront les enjeux scientifiques de l’océanographie dans les prochaines décennies ? De quels échantillons, prélèvements, observations et données la recherche aura-t-elle besoin ?
- L’évolution des technologies et des moyens océanographiques : quelle place donner à l’observation autonome (drones de surface ou sous-marins) qui monte en puissance ? Quels nouveaux modes de propulsion des navires océanographiques ? Sera-t-il possible de réaliser une partie des opérations à la mer sur un voilier ?
- Les partenariats : quelle mutualisation des moyens à la mer avec des partenaires nationaux ou internationaux ?
« Ne nous y trompons pas, c’est un mouvement profond qui est engagé. Ce mouvement concerne l’Ifremer puisqu’il programme et opère la Flotte océanographique française ; il concerne aussi sa filiale Genavir et, c’est essentiel, l’ensemble des usagers de la Flotte océanographique française, à commencer par la communauté scientifique. Il ne s’agit pas seulement de décarboner les navires, il s’agit de réduire l’empreinte environnementale des données océanographiques et de savoir quelle science nous voulons pour demain. »
François Houllier, Président-directeur général de l’Ifremer.
Séminaire « À quoi ressemblera demain la Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer ? »
29, 30 et 31 janvier 2024, Centre de l’Ifremer, Plouzané
Invitation Presse : Les journalistes sont invités à assister aux conclusions générales et à la clôture du séminaire le mercredi 31 janvier de 11h15 à 12h40 :
Table ronde du comité directeur de la Flotte océanographique française avec :
- Jean-Marie Flaud, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
- François Houllier, Ifremer
- Olivier Pringault, IRD
- Nicolas Arnaud, Jean-François Doussin, CNRS
- François Lallier, réseau des universités marines
Conclusion par Claire Giry, directrice générale de la recherche et de l’innovation, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
À PROPOS DE LA FLOTTE OCÉANOGRAPHIQUE FRANÇAISE OPERÉE PAR L'IFREMER
La Flotte océanographique française sillonne les mers du monde pour mieux connaître et protéger l’océan, de la côte au large, et de la surface jusqu’aux abysses. Cette infrastructure de recherche (IR*) répond aux grands enjeux actuels en sciences et technologies marines. Dotée de dix-sept navires et de six engins sous-marins, elle sert les intérêts de la communauté scientifique française et européenne et contribue à l’excellence de la recherche fondamentale et appliquée. Elle répond aussi à des missions de surveillance ou de service public pour le compte de l’État, et ses équipes sont sollicitées dans le cadre de partenariats avec les entreprises. Opérée par l’Ifremer, elle est l’une des trois plus grandes flottes scientifiques en Europe.