La réflexion sur l’avenir de la Flotte océanographique française avance

Après le webinaire de restitution du 4 octobre 2024, Maximilien Simon, adjoint au directeur de la Flotte océanographique française (FOF), fait un point d’étape sur la démarche prospective, collective et ambitieuse, lancée il y a un an et demi.

Après le séminaire de janvier 2024, le webinaire de restitution du 4 octobre a constitué un important temps fort de cette démarche prospective.

Le webinaire de restitution est en quelque sorte l’avant-dernière étape de notre démarche, la dernière étant la publication du livre blanc et l’élaboration du plan à moyen terme du renouvellement des moyens de la Flotte océanographique française (PMT) en janvier prochain.

Lors de la journée du 4 octobre, à travers 4 tables rondes, nous avons souhaité parcourir les éléments les plus structurants qui sont ressortis de notre réflexion collective. Il était, par exemple, important de partager avec tous les utilisateurs la nécessité de maintenir à l’avenir notre capacité de carottage long. Il faudra construire le prochain navire hauturier en tenant compte de cet aspect. On pourrait citer aussi les drones de surface. Nous voulions rappeler que les technologies étaient mûres et que nous allions entrer dans une phase d’équipement.

Ce webinaire a permis de faire le point, d’expliquer. Le bilan est positif. Nous avons eu des échanges très intéressants. Et nous avons senti un véritable soutien de la part du comité directeur de la Flotte océanographique française.

Le regard de la communauté des utilisateurs vis-à-vis des questions de décarbonation a-t-il évolué depuis mars 2023 ?

Au début de la prospective, on s’est aperçu assez rapidement qu’il existait plusieurs sensibilités au sein de la communauté. La question de la décarbonation était nouvelle. Certains ont d’emblée dit qu’il fallait ralentir. D’autres craignaient de ne plus avoir, à l’avenir, les moyens de mener à bien leurs recherches.

J’ai l’impression qu’après un an et demi, on se rapproche d’un consensus. En mettant des chiffres derrière les différentes réalités, nous avons réussi à dégager des enjeux prioritaires.

"Au début de la prospective, on s’est aperçu assez rapidement qu’il existait plusieurs sensibilités au sein de la communauté. J'ai l'impression qu'après un an et demi, on se rapproche d'un consensus. »

Maximilien Simon, adjoint au directeur de la Flotte océanographique française

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous prévoyons la publication du livre blanc début 2025. Mais il ne s’agit pas d’une fin en soi. Nous voulons poursuivre la discussion avec les utilisateurs, au-delà de cette étape. Nous nous sommes rendus compte que c’était profitable à tout le monde. Actuellement, nous avons déjà des échanges réguliers, dans les groupes de travail scientifiques notamment, mais ils sont dédiés à des projets précis. La prospective nous a prouvé l’importance d’avoir une réflexion collective plus globale. Reste à déterminer quelle forme cela prendra.

Il va aussi falloir que l’on s’organise en interne, à la direction de la Flotte océanographique, pour mettre en musique toute cette réflexion. Nous allons devoir trouver un mode de travail qui nous permettra de transformer la Flotte océanographique française selon les recommandations du livre blanc.

Voyez-vous des axes d’amélioration pour l’avenir ?

Je voudrais d’abord souligner l’investissement du comité de pilotage de la prospective qui nous a vraiment stimulés pendant la réflexion et qui continue à le faire dans la phase de rédaction du livre blanc. Jean-François Bourillet (Ifremer), Benoît Ildefonse (CNRS), Catherine Jeandel (CNRS), et Dominique Lefèvre (CNRS) n’ont pas hésité à nous dire quand on n’allait pas assez loin, pas assez vite, pas dans la bonne direction. Ce sont des personnes qui ont une grande expérience, c’est très précieux. Pour l’avenir, s’il y avait un axe d’amélioration à retenir, ce serait sans doute d’embarquer davantage de jeunes chercheurs dans une telle démarche.