Programmation 2020 de la Flotte océanographique française
En 2020, cap sur les sciences du climat et de la biodiversité.
La Flotte océanographique française met ses navires, engins et outils de pointe au service de plus de 150 campagnes scientifiques en 2020. Elles portent sur l’évolution du climat, les risques et les ressources géologiques, la durabilité des pêches, ou encore la découverte des océans profonds et de leurs écosystèmes.
« En 2020, c’est au service de toute la communauté scientifique française que la Flotte océanographique française met le cap sur la décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques (2021-2030), souligne François Houllier, Président-Directeur général de l’Ifremer. Sa programmation répond à cet appel international de coordination des programmes de recherche, d’observation et de développement en rassemblant des scientifiques de tous bords autour d’un objet commun de recherche : l’océan, notre bien commun.
Chaque année, ce sont près de 2000 hommes et femmes qui parcourent les mers du monde pour mieux comprendre l’océan, dont moins de 5% des fonds ont seulement été cartographiés avec précision jusqu’ici, et pour éclairer les décideurs afin de mieux le protéger. C’est aussi en structurant des partenariats entre organismes de recherche, universités et entreprises, qu’ensemble nous améliorons ces équipements et ces engins d’exploration pour aller encore plus loin... »
2020 sera marqué par une série de campagnes d’envergure pour étudier en particulier le changement climatique et la biodiversité.
- En Méditerranée orientale, le Pourquoi Pas ? effectuera la campagne Perle (coordination Université de Perpignan), la troisième d’une série qui se termine en 2020. Elle s’inscrit dans un vaste projet de modélisation de l’impact des courants marins sur le plancton à l’échelle de toute la Méditerranée. Au sud de l’Espagne, le Marion Dufresne effectuera des carottages pour étudier la sismicité de cette zone tectonique active (campagne Albacore [coordination UPMC]). Puis la campagne Ghass (coordination Ifremer) dirigera le navire jusqu’en mer Noire pour comprendre la dissolution des hydrates de méthane, avec un risque de dissipation de ce gaz à fort effet de serre jusque dans l’atmosphère.
- En Atlantique, L’Atalante rejoindra en début d’année les Antilles, pour partir à la recherche des tourbillons océaniques, de la Barbade jusqu’à la Guyane. Il s’agit d’un volet (coordination ENS) du projet international EUREC4A-OA sur l’interaction océan-atmosphère, dans le contexte du changement climatique. Un navire allemand et un navire américain, ainsi que des avions de mesures de plusieurs pays, rejoindront sur zone L’Atalante pour acquérir des données complémentaires. Toujours dans l’Atlantique, on célébrera cet été les 10 ans de l’observatoire des grands fonds EMSO Açores (coordination Ifremer) qui, à travers la succession de campagnes annuelles, a fait de progresser la connaissance de la biodiversité remarquable des milieux profonds dans un contexte d’intérêt pour les ressources minérales. Enfin, le navire Thalassa réalisera en juin une campagne intitulée Chereef (coordination Ifremer) sur la biodiversité dans les canyons sous-marins au large de la pointe bretonne.
- Dans le Pacifique, retour de L’Atalante pour la mission Hiper (coordination Geoazur) qui étudiera la région de Pedernales, au sud-ouest de la République dominicaine, suite à un séisme majeur en 2016 (magnitude 7,8).
- Dans l’océan Indien, la campagne Reefcores (coordination Ifremer) sur le Pourquoi pas ? étudiera les récifs coralliens des Iles Eparses comme témoins des fluctuations passées du niveau marin, illustrant ainsi l’impact du changement climatique.
- Dans l’océan Austral, le Marion Dufresne descendra dès février au sud des 50èmes pour réaliser des carottages longs dans le cadre de la campagne Acclimate (coordination Ifremer) sur les climats passés.
La flotte côtière n’est pas en reste, puisque l’Antea sera déployé dans la zone des Antilles et de la Guyane pour 6 mois, tandis que l’activité des 4 navires côtiers métropolitains restera soutenue, au service de la recherche mais également des services nationaux d’observation et dans les activités d’enseignement dispensées par une bonne douzaine d’universités.